ÉCRAN TOTAL

par Maurice Lemaître

Mai 06 : après que la GRJM (Grande Révolution Juventiste Mondiale) ait eu lieu, des procès s’ouvrent : ceux des coupables du mauvais cinéma passé et présent. L’acte d’accusation reproduit en fac-similés maints textes de l’artiste Maurice Lemaître dans une mise en page inédite associant textes, dessins, signes et photographies.
Trois niveaux de lecture s’entrecroisent: le texte à proprement parler du roman, écrit dans un style implacable et inimitable ; des documents, lettres, extraits de textes-manifestes ou correspondances, et enfin, le repiquage de coupures de journaux, d’extraits de presse et d’images détournées de leur usage trivial. Le geste “ hyper-graphique ” lemaîtrien achève de donner à l’ensemble une cohérence parfaite et une forme unique.

Cet ouvrage poursuit ainsi l’œuvre monumentale de l’auteur dans les dimensions à la fois personnelle (préfigurant l’“ auto-fiction ” d’aujourd’hui) et dans celle, hyper-autobiographique, de la communication multi-signes (dépassant la simple B.D. bi-dimensionnelle, ou le banal roman illustré).

Revue de presse :

« L’occasion est trop belle pour la manquer. Maurice Lemaître a publié un ouvrage à l’occasion de l’hommage qui lui a été rendu au dernier Festival de Pantin. Il a composé chaque page, mêlant des pages dactylographiées ou manuscrites avec des photos de toutes sortes et autres collages, et fait de cette édition un livre d’art qui dessine en même temps comme un accéléré de la trajectoire de cette figure majeure du Lettrisme et donc de l’art contemporain. Attention tirage très limité. »
Bref n° 67 (juillet-août 2005)

« Ecran total, sous-titré roman-film, fac-similé à tirage limité, renoue avec l’hypergraphie chère à Lemaître qui, sous copuvert d’un jeu formel et textuel, intente de fait un procès au document filmique : « juger les coupables du mauvais cinéma passé […] ». Les typographies, les dessins, les découpages et collages de photographies, opèrent un détournement du signe et du sens, support à des degrés de lecture différents imposant un décryptage à la fois chaotique et cohérent.

C.T.C. [Catherine Tron-Carroz], Critique d’art n° 26, automne 2005