RENVERSEMENTS 1 : NOTES SUR LE CINÉMA

par Erik Bullot

L’ouvrage Renversements 1 se propose de réfléchir au devenir du cinéma et à son possible renversement, à la fois technique, poétique et théorique.

Il rassemble douze articles, publiés dans différentes revues ou catalogues. Ces textes explorent la puissance métamorphique du cinéma, soumis à d’importantes transformations technologiques et esthétiques.

Par le biais d’analyses précises et détaillées d’œuvres de l’histoire du cinéma (Keaton, Eisenstein), du film expérimental (Kenneth Anger, Stan Brakhage, Michael Snow), du cinéma contemporain (Naomi Kawase, Jean-Claude Rousseau, David Lynch), du film d’artiste (Sarkis), Renversements dresse une cartographie des différents états du cinéma aujourd’hui dans ses relations avec l’Histoire et les autres arts.

 

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Revue de presse :

D’Erik Bullot, cinéaste, critique, professeur, on doit dire avant tout que c’est un esprit curieux dans tous les sens du terme : à la fois surprenant, étrange, voire biscornu, et d’une érudition sans limite. Parcourir Renversements 1, notes sur le cinéma, recueil d’articles parus entre 1999 et 2008, équivaut ainsi à rentrer dans une incroyable chambre à merveilles et cela en raison non seulement du sommaire affiché (de Buster Keaton à Naomi Kawase, de Sarkis à Michael Snow), mais aussi des incessants renvois que chacun de ces objets autorise à son tour. Dans un très beau texte sur Jean-Claude Rousseau, on apprend, par exemple, que « c’est sur le Grand Canal, dit-on, qu’Eugene Promio, l’opérateur de Lumière, invente le premier travelling en posant sa caméra sur une gondole ». Et, pour éclairer le problème qui hante le cinéma de David Lynch, « comment survivre au désastre? », c’est une citation de Diane Arbus qui vient s’imposer avec évidence (« La plupart des gens vivent dans la crainte d’être soumis à une expérience traumatisante. les monstres sont nés avec leur propre traumatisme. Ce sont des aristocrates »).

Rien de moins gratuit cependant que cette accumulation savante de mirabilia. En effet, en déconstruisant l’histoire ordinaire du cinéma, en l’explosant en une multitude de cristaux complexes, l’auteur a pour but déclaré de préserver, surtout, son avenir dans une période d’intense bouleversement technologique. Dans le cabinet privé de Bullot, le téléphone portable cohabite sans heurt avec le thaumatrope comme Stan Brakhage avec Charlie Chaplin. La démarche, parfois précieuse, constitue l’une des réponses les plus cohérentes aux interrogations actuelles sur le septième art.

Patrice Blouin, Art Press, n° 363, janvier 2010.

 

Patiente, précise, structurée, l’écriture des textes d’Erik Bullot rappelle celle de ses films. Mais comme ses films aussi, la douzaine d’essais écrits entre 1999 et 2008 et rassemblés dans ce recueil n’appartiennent à aucune catégorie clairement identifiable, suivant  une errance tour à tour amusante et séduisante des sujets qui vient contrebalancer la sagesse du style. Entre histoire, esthétique et critique, Bullot mélange les références érudites et triviales, le commentaire d’objets rares du cinéma ou de la vidéo – de Stan Brakhage à Naomi Kawase – et la réflexion autour d’objets contemporains de la création d’images – le téléphone portable, ou le tourisme considéré comme médium.

Ce mélange fait écho, d’un côté, à un « tiers cinéma » que Bullot défend par sa propre pratique et dont il rappelle une possible définition : « sensible aux recherches formelles sans appartenir au milieu constitué du cinéma expérimental […], jouant sur les frontières entre fiction et documentaire, essai filmé et autobiographie ». Il renvoie simultanément, et de manière plus décisive, à un goût général pour l’entrechoquement, l’exotisme, la magie et la cryptographie, une sorte de tentation alchimique de la réflexion qui s’exprime au mieux dans un texte sur le montage,  » La foudre A + B « , ou sur le travail vidéo « délicat et violent » de Sarkis.

[Cyril Beghin], Cahiers du cinéma, n° 651, décembre 2009.

 

Alain Virmaux, « Renversements 1 », Jeune Cinéma, n° 328, 2009, p. 67

Jacques Kermabon, « Du classicisme hollywoodien au devenir du cinéma », Bref, n° 92, 2010, p. 60

Clara Schulmann, « L’envers vaut l’endroit : autour des Renversements d’Érik Bullot », Particules, 2010, n° 27, p. 5

 

 

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Spécifications de l'ouvrage :

Collection : Sine qua non

Date de parution : 2009
Nbr. de pages : 165
Nbr. d’illustrations : 3
Format : 14 x 18 cm
ISBN : 978-2-912539-39-7
Prix : 20 €

 

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